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NATION IDENTITE PROLETARIAT: AUTOPSIE DU FASCISME "SOCIAL" (II.) L'exemple de Lindsey

Publié le par redskinhead de France

 

 

Lindsey est une raffernerie du groupe total qui a connu courant 2009 une grève de ses ouvriers avec le mot d'ordre "british jobs for british workers"

 

En tout cas Drac, lorsqu'il décrit la grève des ouvriers de Lindsey ne se comporte pas différemment des médias capitalistes, et des politiciens classiques: en effet, il la présente comme un fait isolé, comme un ilot de lutte au milieu d'une mer de calme. Cette focalisation permet d'exagérer le caractère  effectivement nationaliste de certains slogans , de certaines revendications mises en avant par une partie des ouvriers locaux, mais qui perdent de l'importance replacés dans le contexte social de l'hiver 2009. 

En réalité, la grève de Lindsey est intervenue dans un contexte d'affrontements coordonnés avec le patronat dans tout le secteur de la construction et au delà. Ce sont des pans entiers de l'industrie qui se sont mis en grève quasiment en même temps, au mois de février 2009. 

 

 


Ce sont les médias et les politiciens qui mettent les ouvriers de Lindsey en première ligne et tentent de les séparer des autres luttes. Mettre en avant un symbole pour minimiser l'ampleur de la lutte globale, l'ampleur des revendications soulevées qui dépassent de loin la simple question des licenciements ou de l'embauche localisée de travailleurs à moindre cout.  


La méthode nous la connaissons tous: en France, depuis deux ans, alors que des centaines de boites sont en lutte chaque mois, seuls quelques exemples ont été médiatisés à l'extrême, et les politiciens se jettent comme des mouches sur ces quelques ouvriers qui ont l'honneur des caméras. 


Michel Drac ne se comporte pas différemment, on cherchera en vain dans son article, une allusion à la situation globale dans les secteurs de la construction ou de l'industrie pétrolière. 

Forcément, une analyse globale, un panorama d'ensemble jettent immédiatement une autre lumière sur ce qui est arrivé aux ouvriers de Lindsey, sur leur lutte et son résultat. 

Michel Drac ne peut pas évoquer ce qui a entrainé une accélération des négociations et une issue au conflit: le 3 février, 200 ouvriers polonais se joignent à la grève de soutien aux ouvriers de Lindsey initiée à Plymouth par 400 ouvriers britanniques.

 

Ils n'ont évidemment rien à gagner dans l'immédiat, ils connaissent l'aspect nationaliste de la grève de Lindsey, qui ne s'en prend certes pas directement aux travailleurs étrangers mais demande l'embauche prioritaire de travailleurs britanniques. 

 

Mais les ouvriers polonais ont compris ce qu'est la solidarité de classe: la perception d'un intérêt à moyen terme , qui permet de dépasser les divisions entre ouvriers, les intérêts vécus comme divergents dans l'immédiat. 

 

A peine cette grève de soutien est-elle déclenchée que le patronat fait des propositions concrètes. 

 

Ce déroulement des évènements montre ce que l'extrême droite a tout intérêt à cacher: le rapport de forces monte immédiatement dès qu'un front se constitue entre ceux qui sont considérés comme « nationaux » et ceux qui sont considérés comme étrangers, et ce rapport de forces profite d'abord aux nationaux. 

  

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