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L'OPIUM DU PEUPLE OU LE PEUPLE SOUS OPIUM? (II.)

Publié le par redskinhead de France

Le combat contre l'aliénation religieuse ne s'est jamais gagné par la seule et simple mise en valeur des avantages de la rationalité pour l'émancipation du prolétariat mais par le combat quotidien contre les rapports sociaux de domination et d'exploitation engendrés par les structures religieuses dans tous les domaines de la vie quotidienne, et  donc aussi par la mise en cause de la pratique religieuse des prolétaires eux même, lorsque celle-ci nuit directement à la lutte. Cette mise en cause qui va jusqu'à l'exclusion et à la confrontation directe avec les prolétaires qui ne veulent pas renoncer à ces pratiques, qu'il s'agisse de l'oppression permanente des femmes ou du respect du droit de propriété de la bourgeoisie.

 

Il n'y a aucune raison valable qu'il en soit autrement en ce qui concerne l'usage des drogues, ou leur commerce.

 

  • Parce qu'elles aussi dressent les prolétaires les uns contre les autres, parce qu'elles aussi briment tout développement d'autres rapports sociaux au sein même du prolétariat.

 

  • Parce qu'aucun rapport de lutte ou de solidarité ne peut être bâti de manière durable entre deux prolétaires quand l'un d'eux ou les deux ont une dépendance qui primera aux moments clefs.

 

Dans la guerre sociale en cours, l'idéalisme des deux positions politiques généralement tenues sur ces questions dans la culture révolutionnaire actuelle ne tiendra pas le choc.

 

Il n'y a aucune possibilité d'exclure les « toxicomanes » de la lutte, parce que l'ampleur du phénomène au sein du prolétariat est énorme, et que cette attitude ne fera que l'amplifier: elle laissera à la marge ceux dont les addictions sont les plus voyantes socialement, mais pas forcément les plus dangereuses et renforcera le silence et l'inaction sur le reste.

 

L'autre solution, celle de la simple propagande par l'exemple, de la mise en avant de valeurs et de pratiques positives, de la compassion avec les « victimes », ne répond en rien au problème immédiat posé par les dépendances dans chaque lutte.

 

Le point de vue antifasciste n'est pas la négation de l'existence des faibles et des forts, l'antifascisme n'est pas refuser de mettre en avant sa propre force, acquise par le combat collectif contre toutes les formes d'aliénation, et refuser de la valoriser et de l'opposer violemment, si besoin est , à ceux des nôtres dont la faiblesse nous met tous en danger.

 

Le point de vue antifasciste, c'est l'analyse des conditions qui permettent aux faiblesses de se transformer en forces.

 

Si la révolution est bien le processus qui conduit à l'abolition des classes, et si la violence est nécessaire pour ce processus, alors une partie de la pratique révolutionnaire est nécessairement une violence de la classe contre elle même, en permanence.

 

La pratique révolutionnaire ne vise pas à traiter comme des victimes ceux qui sont désignés comme coupables par la bourgeoisie, mais à forger des rapports collectifs qui aboutissent à créer des combattants actifs.

 

D'un côté,  il faut trouver collectivement les moyens concrets pour que chaque toxicomane puisse faire le choix d'être une partie de la solution, et donc réfléchir notamment à la possibilité et aux conditions concrètes d'aider au combat individuel contre la dépendance installée. Aujourd'hui, l'absence quasi totale des expériences autonomes sur ces questions renvoie les concernée vers des pratiques médicalisées, la substitution, notamment, qui s'avère être simplement le développement d'autres dépendances, plus adaptées aux besoins de la production capitaliste, en terme d'exploitation de la force de travail, mais aussi du développement de nouveaux marchés. Combien de toxicomanes sont passés de l’héroïne à la substitution légale (de subutex ou de méthadone) et qui au lieu de réduire les prises l’augmentent comme pour la drogue.

 

De l'autre, il faut combattre sans états d'âmes, intimider et neutraliser ceux d'entre nous qui persistent à vouloir rester un problème. Rappelons-nous des trois premières règles du Black Panthers Party :

 

  • 1. Aucun membre du parti ne doit avoir de marijuana ou de Stupéfiants en sa possession quand il travaille pour celui-ci.
  • 2. Tout membre du parti trouvé en train de prendre des stupéfiants sera exclu de ce parti.
  • 3. Aucun membre du parti ne doit être SAOUL quand il exécute le travail quotidien du parti.

 

 

La solidarité, pas la charité.

 

La violence assumée, plutôt que l'indifférence déguisée en tolérance. Nous sommes une unité de lutte, l’action antifasciste est un organe de lutte, nous ne sommes pas là pour conter fleurette avec le peuple, nous somme présents pour résister contre tout ce qui entrave la liberté des masses.

 

 

«  C’est vrai, sous l’influence de la drogue et grâce à l’extase

qu’elle procure, on est amené à oublier la triste réalité.

Mais il y a une supercherie, une cruelle et monstrueuse

supercherie, qui attend implacablement au tournant la jeune et

naïve victime de la drogue.

Car au moment où l’illusoire beauté de l’ivresse provoquée par

l’héroïne se dissipe, l’immunité contre la réalité, obtenue grâce

à l’extase chimique, disparaît. La réalité, dont cette

victime pitoyable cherchait si désespérément à s’échapper,

s’abat sur elle et l’engouffre derechef.

La puanteur rance des appartements prisons imbibés d’urine

commence à assaillir ses narines; de sombres cris d’angoisse

semblent se mêler aux hurlements des sirènes des cars de police

des porcs. Elle les entend maintenant, très fort et très

distinctement, en stéréophonie, et elle sent sous ses pieds les

ordures des poubelles qui n’ont pas été ramassées et qui

débordent jusque dans les rues...

Tout ce qu’il faut faire pour se procurer une piqûre, elle le fera.

Elle doit le faire, car elle est esclave du fléau. »

 

Michael Tabor, Parti des Panthères Noires.

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A
<br /> 1)Sur les 3 règles citées pour le BPP. Il ya confusion entre l'attitude envers les membres du partis et celle envers le reste du prolétariat.<br /> <br /> 2)J'ai cru comprendre que l'action antifasciste n'est pas une organisation mais un réseau de groupes autonomes<br /> <br /> <br />
Répondre
R
1./ non il y a pas confusion les règles du BPP sont d'excellents points de départ pour qui veut être conscients au sein du peuple afin de lutter contre les fascismes 2./ l'action antifasciste sont des groupes autonomes et cela n'empêche en rien de partager un cours commun d'attitude, de théories...