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DRAPEAU ROUGE ET QUESTION NATIONALE 4. Exemple critique et conclusion

Publié le par redskinhead de France

III./ LE NATIONALISME PETIT-BOURGEOIS RISQUE CONTRE REVOLUTIONNAIRE. EXEMPLE CRITIQUE

3.1/ Analyse générale

Staline dans son texte La révolution d’Octobre et la question nationale-1918-, fait une analyse opportune du risque d’une autonomisation de certaines nations par son expérience de la Révolution Russe.

« La révolution, commencée au centre, ne pouvait longtemps demeurer dans le cadre de ce territoire étroit. Victorieuse au centre, elle devait forcément s'étendre jusqu'aux confins du pays. Et, en effet, la vague révolutionnaire venant du Nord submergea, dès les premiers jours, toute la Russie, gagnant l'une après l'autre les régions périphériques. Mais là elle se heurta au barrage des « conseils nationaux » et des « gouvernements » régionaux (Don, Kouban, Sibérie), formés dès avant Octobre. La vérité est que ces « gouvernements nationaux » ne voulaient même pas entendre parler de révolution socialiste. »

Voilà un risque majeur, que les nations autodéterminées soient dirigées par des éléments contre-révolutionnaires, chauvins, réactionnaires qui empêcheraient la bonne marche d’une révolution prolétarienne, comme cela fut le cas en Russie. Ce qui est en jeu ici, c’est la chute de la révolution. Si la France dans son territoire actuel se morcelle, d’autant qu’il s’agit d’un Etat hypercentralisé ne devrait-on craindre ces problématiques fortes ?

La situation française est d’ailleurs une nouvelle fois exprimée par Staline lui-même dans Les tâches immédiates du parti dans la question nationale -1921-

« La première période est celle de la liquidation du féodalisme en Occident, celle de la victoire du capitalisme. La constitution des individus en nations se place dans cette période. Je veux parler de pays tels que l'Angleterre (sans l'Irlande), la France, l'Italie. (…)Ainsi donc, la première période est caractérisée par l'apparition de nationalités à l'aube du capitalisme et, fait à noter, c'est qu'à l'ouest de l'Europe naissent des Etats purement nationaux, sans oppression nationale»

Oui, dès 1921, Staline postule que les Etats de l’Ouest européen naissent sans oppression nationale. Prenons l’exemple de la Bretagne. Elle est intégrée à la France depuis dans son découpage actuel depuis la Révolution Française, de même pour le Pays Basque. Enfin, la Corse depuis 1768, comme nous le rappel le Manuel d’écononie populaire : « En 1768, c'est la signature du traité de Versailles : Gênes y cédait la Corse à la France, qui y envoya de nombreuses troupes ». En 1921, Staline parle de la France dans ses frontières actuelles. Néanmoins il est vrai que dès la fin du XIXème siècle l’impérialisme français aura besoin de débouchés :

« La deuxième période du développement de l'oppression nationale et des moyens de lutte contre elle, se rattache à la période de l'apparition de l'impérialisme, où le capitalisme, en quête de débouchés, de matières premières, de combustible et d'une main-d'oeuvre à bon marché, dans sa lutte pour l'exportation de ses capitaux et pour s'assurer les grandes voies ferrées et maritimes, déborde le cadre de l'Etat national et étend son territoire aux dépens des voisins, proches et lointains. Dans cette deuxième période, les vieux Etats nationaux d'Occident — Angleterre, Italie, France — cessent d'être des Etats nationaux, c'est-à-dire que, s'emparant de nouveaux territoires, ils se transforment en Etats multinationaux, coloniaux, constituant ainsi une arène pour cette même oppression nationale et coloniale qui existait déjà précédemment à l'est de l'Europe».

Aucun mot sur les spécificités bretonnes, corses ou basques, mais Staline ne peut maîtriser l’ensemble de la géopolitique de son temps. Pour autant, la question nationale française ne semble en l’état ne pas lui poser de soucis, si ce n’est cette extension de la France vers l’Afrique noire et l’Afrique du Nord, où bien entendu l’impérialisme va se servir dans les réserves naturelles et profiter pour développer l’esclavagisme.

Dans un autre texte, plus tardif, Staline (Principes du léninisme, « la question nationale », -1924-) revient sur ce que doit réaliser le prolétariat dans sa lutte de soutien à un éventuel mln :

« Cela ne signifie évidemment pas que le prolétariat doive soutenir tout mouvement national, toujours et partout, dans chaque cas particulier et concret. Il s'agit d'appuyer ceux des mouvements nationaux qui tendent à affaiblir, à renverser l'impérialisme, et non à le maintenir et à le consolider. Il est des cas où les mouvements nationaux de certains pays opprimés entrent en conflit avec les intérêts du développement du mouvement prolétarien. Il va de soi que dans ces cas-là, on ne saurait parler de soutien. La question des droits des nations n'est pas un problème isolé et se suffisant à lui-même n’est qu’une partie de la question générale de la révolution prolétarienne, subordonnée à l'ensemble et demandant à être examinée du point de vue de l'ensemble. »

Comme le souligne Staline, le prolétariat doit défendre un mln qui veulent en finir avec l’impérialisme et ne pas défendre à tort et à travers toute forme de libération nationale, pour peu que celle-ci ait des allures révolutionnaires. Il faut défendre une ligne JUSTE.

N’oublions pas l’adage de Mao : « …les idées justes qui sont le propre d’une classe d’avant-garde deviennent, dès qu’elle pénètrent les masses, une force matérielle capable de transformer la société et le monde » (Citations, p. 227).

De plus, la question de la libération nationale n’est pas un « problème isolé », mais il doit faire partie du questionnement global de la révolution prolétarienne. Interrogeons nous un instant : les mln veulent-ils renverser l’impérialisme français ? Non. Mettent-ils en avant une politique offensive de droits sociaux à destination de la classe laborieuse ? Non. Y a-t-il une volonté d’émanciper la femme du patriarcat très présent en corse, par exemple ? Non.

Dans le même texte Staline continue :

« De là, la nécessité de combattre la tendance à se confiner dans le cadre strictement national, l'esprit d'étroitesse, le particularisme des socialistes des pays opprimés, qui ne veulent pas voir plus haut que leur clocher national, et ne comprennent pas le lien qui rattache le mouvement de libération de leur pays au mouvement prolétarien des pays dominants. Sans une telle lutte, on ne saurait défendre la politique indépendante que doit mener le prolétariat des nations opprimées ni sa solidarité de classe avec le prolétariat des pays dominants dans la lutte pour le renversement de l'ennemi commun, dans la lutte pour le renversement de l'impérialisme; sans une telle lutte, l'internationalisme serait impossible. Telle est la voie à suivre pour éduquer les masses laborieuses des nations dominantes et des nations opprimées dans l'esprit de l'internationalisme révolutionnaire ».

A aucun moment, aucun mln doit oublier qu’il n’est qu’une goutte dans un océan de révolte et que sa lutte doit interagir avec celle de l’ensemble du prolétariat international. A aucun moment aucun mln doit se concentrer sur lui-même, sans tendre la main au prolétariat, car on ne peut penser librement à l’ombre d’une nation. IL faut partir des masses pour y revenir.

La nation naît avec les débuts du capitalisme, qui forme un marché qui unifie un territoire, des populations,qui parlent alors une langue commune, forment une culture commune donc une expérience commune, ce qui amène une psychologie propre aux lieux, au niveau technique et artistique. En France la révolution démocratique s'est déroulée parfaitement, à partir de 1789 et malgré de fortes tensions monarchiques (ex : directoire, monarchie de juillet). Nous pouvons donc analyser la situation par rapport à celle-ci.

3.2/ Analyse concrète : La Bretagne

Analysons l’exemple breton, comme nation à part entière en repartant des critères du texte de Staline :

1./ La communauté de langue : existe-t-elle ?

La Bretagne est composée historiquement de deux aires linguistiques :

Comme la majorité des langues la langue bretonne varie d’un endroit à l’autre. En breton, ces différences dialectales touchent avant tout la prononciation et une faible partie du vocabulaire. Certains dialectes présentent aussi une syntaxe un peu différente. Les différences sont généralement faibles de proche en proche, mais plus on s’éloigne d’un point, plus le breton est différent. En règle générale, il n’y a pas de frontière nette entre dialectes, mais un changement progressif.

Le découpage du breton en quatre groupes dialectaux, une division religieuse et politique jusqu’à la Révolution, est contesté du point de vue linguistique chez les intellectuels bourgeois eux-mêmes. Certains linguistes, comme Jean-Yves Plourin considèrent que le breton se présente sous deux formes parlées principales, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Est, séparées selon le système d’accentuation et la palatalisation. D’autres, comme Erwan Vallerie proposent une différenciation Est/Ouest.

Le territoire du breton marque un recul vers l’ouest. Aujourd’hui, il est parlé et écrit à l’ouest d’une ligne reliant, grosso modo, Plouha et Vannes. De nos jours, la Bretagne compte quatre langues régionales aux origines assez différentes, en plus du français: le breton, langue celtique parlée principalement en Basse-Bretagne, le gallo parlé dans la majeure partie de la Haute-Bretagne, l'angevin parlé dans le Pays de la Mée et le poitevin-saintongeais parlé dans le Pays de Retz, ces trois dernières appartenant au groupe des langues d'oïl (dont est issu le français).

En conclusion, personne ne s’entend sur la communauté de langue, il s’agit linguistiquement au mieux d’un langage vernaculaire. Seuls 257 000 personnes seraient en mesure de parler breton et de communiquer.

2./ La communauté de territoire :

À la Révolution française, les privilèges des provinces sont abrogés dans la nuit du 4 août 1789 (ceux de la Bretagne à l’initiative des députés de la région). La Bretagne cesse d'exister en tant qu'entité administrative lors de la départementalisation ; elle est divisée en 1790 en cinq départements :

Auparavant, longtemps la Bretagne n'a eu de capitale définie. Les premiers ducs et leur cour changeaient perpétuellement de résidence, allant chasser d'une forêt à l'autre, et habitaient finalement assez peu en milieu urbain, sauf pour quelque motif stratégique ou politique. En ce cas, c'était presque toujours dans une ville de l'est ou du sud du duché. Les États de Bretagne se réunissaient en différentes villes. À l'époque ducale à Dinan, Nantes (17 fois), Ploërmel, Redon, Rennes, Vitré, Vannes (19 fois), Guérande. Le concept moderne de capitale naît avec la création d'une véritable administration, processus lent qui commence au XIIIesiècle. Le nombre de ses employés et la masse de ses archives la rendaient moins mobile que l'ancienne cour. Le Conseil, la Chancellerie et la Chambre des comptes restaient généralement en ville. Sous les Montfort, le Conseil (le gouvernement ducal) suivait parfois le duc d'une ville à l'autre, à Nantes, Vannes, Redon, Rennes, Fougères, Dol, Dinan, Guérande.

En somme, la tradition bretonne tout au long de son histoire a été de répartir les organes du pouvoir entre différentes villes au lieu de les concentrer en une seule. L'exécutif et le judiciaire étaient exercés depuis le triangle Vannes-Nantes-Rennes, à la guise des gouvernants et à la mode féodale. Le législatif était réuni dans presque toutes les villes bretonnes, malgré les contraintes. De plus, le territoire sans centralisation comprend deux aires linguistiques complètement différentes et dès lors, les revendications actuelles de la « nation » bretonne dans une « grande » Bretagne incluant la Loire-Atlantique ne correspond aucunement à une communauté de langue ou de territoire, disons que la langue n’est pas congruente au territoire, et que le territoire n’est guère congruent à la langue.

3./ La communauté de vie économique

Depuis le Moyen-Âge la petite Bretagne eut des liens commerciaux avec la Grande Bretagne. D'une façon générale la Bretagne occupait une position géographique centrale entre l'Espagne, l'Angleterre et la Hollande. Les Bretons transportaient le vin de Bordeaux, le sel de Guérande et de Bourgneuf. La Bretagne exportait du beurre, du suif, des viandes salées, des porcs vivants, du poisson sec ou salé dans des barils et des produits manufacturés comme les toiles. En 1483, il y a 344 navires bretons dans le port d'Arnemuiden en Hollande. Au XVesiècle, la Bretagne était riche.

Le Traité d'Union de 1532 rattache le Duché de Bretagne à la France. Cette période, du milieu du XVesiècleau milieu du XVIIesiècle, sera la plus prospère de l'histoire du duché. Mais l'intégration d'un pays dont l'économie était basée sur le commerce international dans un pays toujours en guerre contre ses voisins finira par entraîner le déclin des activités maritimes et commerciales, et industries toilières exportatrices. L'absence de politique maritime se fera cruellement sentir.

Suite à son rattachement en 1532 à la France (traité d'union de 1532), la Bretagne a décliné à cause des guerres incessantes au XVIesiècle, XVIIesiècle, XVIIIesiècle, et début du XIXesiècleentre la France et l'Angleterre. Les blocus, les attaques des ports et des vaisseaux bretons par la marine anglaise/britannique, et les réarmements des navires marchands bretons à des fins militaires ruinèrent le commerce breton mais firent la fortune des ports corsaires.

La monarchie française fait construire de nouveaux vaisseaux et y recruter des marins pour la flotte et des colons pour les colonies. Si Colbert choisit d'établir un port à Lorient. La perte des colonies d'Amérique et des Indes, puis le blocus continental établi par Napoléon Ierporta le coup de grâce au commerce breton. La domination de la marine britannique fit de l' Atlantique une mer britannique. L'entente cordiale de 1904 entre la France et le Royaume-Uni fut un tournant qui permit l'établissement d'une paix durable en Bretagne et le début de son redressement économique.

Aujourd’hui le taux de chômage reste inférieur à celui de la moyenne nationale de un à deux points. En 2006, la population active totale comptait 1,24 millions de personnes : l'agriculture et la pêche rassemblent encore 6 % de ces actifs (malgré un net recul), l'industrie en occupe 25 % et le secteur tertiaire (commerce et services) concentre 70 % des emplois. Il existe de nombreuses exploitation agricoles moins nombreuses qu'en 2000 (- 21 %) mais plus grandes - l'agriculture conserve toute son importance en Bretagne. Elle est essentiellement tournée vers l'élevage (bovin, porcin, avicole) et la polyculture (céréales et légumes). La culture céréalière est centrée pour les deux tiers sur les fourrages pour l'élevage (maïs, blé, orge) et la production légumière (haricots verts, artichauts, échalotes, pommes de terre, tomates) occupe le premier rang français. nombreuses qu'en 2000 (- 21 %) mais plus grandes - l'agriculture conserve toute son importance en Bretagne. Elle est essentiellement tournée vers l'élevage (bovin, porcin, avicole) et la polyculture (céréales et légumes).

La Bretagne est une des seules régions françaises où l'emploi industriel a continué de progresser depuis 1980. Il est concentré autour de quatre principaux secteurs d'activités. Principale activité ( 43 % des entreprises et un tiers des emplois industriels), l'agroalimentaire a connu un véritable essor en Bretagne depuis vingt-cinq ans : transformation des protéines animales (viande, poissons, lait), production légumière, alimentation animale. Quatrième secteur industriel en Bretagne, ce secteur en pleine expansionregroupe les chantiers de construction et de réparation navales militaires (malgré les restructurations récentes à Brest et Lorient) et civiles au service de la pêche, de la plaisance, de l'océanographie, du transport de passagers...

L’essentiel du marché breton a vocation a être diffusé au sein du marché national français en ce qui concerne l’agroalimentaire et l’industrie de la défense et international en ce qui concerne le marché du tourisme, la Bretagne étant la 4eme région de France la plus visitée par les touristes. En aucun cas, il n’existe en soi un marché national suffisant, capable d’absorber la production capitaliste. En somme la Bretagne devrait utiliser une politique d’expansion impérialiste pour touver des débouchés à sa production économique.

Staline affirme dans La question nationale et le léninisme Réponse aux camarades Mechkov, Kovaltchouk et autres (18 mars 1929) :

« ..Bien entendu, les éléments de la nation — la langue, le territoire, la communauté de culture, etc... —ne sont pas tombés du ciel mais se sont formés petit à petit dès la période précapitaliste. Seulement ces éléments se trouvaient à l'état embryonnaire, et, au meilleur cas, constituaient seulement des facteurs potentiels du point de vue de la formation future de la nation en présence de certaines conditions favorables. Ce potentiel ne s'est transformé en réalité que dans la période du capitalisme ascendant, avec ses marchés nationaux, ses centres économiques et culturels. »

Effectivement, comme nous l’avons vu, la nation s’est développée en Bretagne avec le capitalisme ascendant, mais sous « l’égide » de la France, la « bourgeoisie nationale » bretonne n’étant guère réellement constituée n’ayant ni centre névralgique, ni langue commune, ni territoire cohérent. Dès lors y a-t-il « communauté psychique » ?

4./ La communauté de formation psychique (qui se traduit par une communauté de culture).

Staline note dans A Propos des déviations dans la question nationale, Extrait du rapport présenté au XVIe congrès du Parti communiste de l'U.R.S.S., le 27 juin 1930

« Qu'est-ce que la culture nationale sous la domination de la bourgeoisie nationale ? C'est une culture bourgeoise par son contenu et nationale dans sa forme, ayant pour but d'intoxiquer les masses du poison du nationalisme et d'affermir la domination de la bourgeoisie »

Or la culture « bretonne » s’est fortement amplifiée au cours du XXème siècle, d’une part par la recension des légendes par exemple par Anatole Le Braz et d’autre part par la modernité des thématiques, notamment au niveau musical. Ce qui est cependant toujours mis en avant, tant dans les costumes, les musiques, les légendes, sont les aspects celtiques de la Bretagne.

Or, nous avons souligné auparavant dans les aspects linguistiques que la tradition celte n’est pas la seule en présence. En fait la bourgeoisie bretonne révise son histoire pour la faire entrer au forceps dans une conception celtique (littorale donc) des cultures bretonnes sous le terme générique de LA culture bretonne. Depuis la Révolution Française, les bretons ont fait « cause commune » avec les grand évènements français, ils ont perçu de manière nationale les grands évènements par exemple pendant la seconde guerre mondiale où les premiers hommes à répondre à l’appel du 18 juin 1940 de De Gaulle furent les habitants de l’île de Sein. Il n’existe pas de vision différente de la l’histoire de la France, au sein de la Bretagne.

Dans la Question nationaleStaline écrit de manière limpide :

« L'autonomie culturelle-nationale suppose des nationalités plus ou moins développées, à culture, à littérature évoluées. A défaut de ces conditions, cette autonomie perd toute raison d'être, devient une absurdité. »

Toute la culture bretonne s’est développée majoritairement au travers de la langue française depuis la révolution française. Il n’existe une littérature bretonne de langue bretonne actuelle, mais elle est marginale, il existe également une littérature alsacienne, francique, picarde ailleurs sur le territoire national français.

Et Staline de répéter dans Des tâches immédiates du Parti dans la question nationale, Résolution adoptée au Xe congrès du Parti communiste russe, en mars 1921

« Les Etats nationaux, comme la France et l'Italie, qui, au début, s'appuyaient principalement sur leurs propres forces nationales, ignoraient, en parlant d'une façon générale, l'oppression nationale. A l'opposé, les Etats multinationaux, fondés sur la domination d'une seule nation — plus exactement de sa classe dominante — sur les autres nations, constituent la patrie initiale et la principale arène de l'oppression nationale et des mouvements nationaux ».

Bien sûr, on dira que l’exemple le plus facile a été choisie par développer nos thèses. Dès lors, d’une part, nous nous proposons de développer ces faits sur les minorités nationales basques et corses et d’autre part en un mot les basques et corses ont connu développement somme toute continue depuis la révolution nationale bourgeoise de 1789.

Il existe bien des différenciations singulières linguistiques du peuple basque et une vie politique autonome corse avant la Révolution autour de Paoli. Néanmoins, ces deux grands faits sont-ils suffisants à démontrer la nécessaire autonomie de ces deux « nations » ? Et quand bien même, l’intérêt des prolétariats basques et corses sera-t-il respecté en cas d’autonomie nationale?

****

Voilà un point de vue développé sur le nécessaire maintien de la nation française en l’état. Il n’y a pas ici de patriotisme ou de chauvinisme. La nation française n’est pas ici exaltée, elle n’est que le fruit d’un long processus historique aujourd’hui stabilisé. Etat hypercentralisé, il est vrai que le territoire national français présente d’importantes inégalités, mais la cohésion nationale doit être maintenue.

Dans les conditions nécessaires à la révolution prolétarienne, comme l’écrit Lénine (OC, tome 21) à savoir l’aggravation extrême des conditions sociales et politiques avec :

1./L’impossibilité pour les dominants de maintenir leur domination (crise grave au sommet)

2./L’accroissement de la détresse et de la misère des classes opprimés

3./ L’accroissement de l’activité des masses (résultant des deux premiers points)

la nation française dans son ensemble sera mieux à même d’y répondre. Cela n’exclut pas d’envisager les spécificités des autres nations, notamment comme le dit Staline au niveau d’une autonomie régionale accrue. Et si la classe laborieuse le souhaite dans son ensemble de céder ces territoires à ces peuples uniquement lorsque la révolution prolétarienne aura atteint ses premiers objectifs. Néanmoins, gageons que les masses populaires nationales suivront la révolution prolétarienne globale.

Alors que conclure ? Que seul le drapeau rouge doit prédominer sur tout nationalisme et que l’internationalisme prévaut sur la question nationale. Néanmoins, comme l’écrit Mao Zedongau sujet des divergences de vue au sein du Parti:

« Soyez attentifs à collaborer dans l'unité avec les camarades dont les vues diffèrent des vôtres. Dans les organismes locaux aussi bien que dans l'armée, il faut prêter attention à ce principe, qui s'applique également à nos relations avec les personnes en dehors du Parti. Nous sommes venus de tous les coins du pays et nous devons savoir collaborer dans l'unité non seulement avec des camarades qui partagent nos vues, mais aussi avec ceux qui en ont de différentes » (Citations, p. 128)

 

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